lundi, décembre 24, 2007

Chroniques du front de l’Est 1943-1944. Partie I

Le texte suivant est l'authentique récit d'un soldat russe anonyme. Encore jamais publié, il n'a subit aucune altération. C'est un récit brut, parfois mal écrit, sans concordance entre les temps. J'ai préféré le publier pour la première fois de l'histoire tel quel, pour ne rien sacrifier de sa vitalité à une écriture plus formelle et stérile. Ce n'est que la première partie d'une longue série. Le soldat en question ayant pris l'habitude de l'écriture avait progressé et amélioré sa rédaction jusqu'à devenir digne du du statut d'auteur confirmé. Il n'existe pas à ce jour de texte sur la guerre qui soit aussi sincère, émouvant et vivant, sinon bien connu récit d'Erich Paul Remark intitulé Im Western nicht Neues.

À cinq degrés Celsius par une brise de nuit, il commence à faire froid; une heure plus tard, l’eau encore tiède vous réchauffe encore un peu à chaque gorgée. Toutes nos réserves de vodka sont épuisées; ceux qui ont encore un peu d’alcool dorment bien ou le monnayent à prix d’or. Plus personne n’y croit, et dès qu’il se met à pleuvoir, tout le monde se demande s’il va passer la nuit. Nos bâches étanches nous servent à éviter un pandémie de pneumonies. Chacun survit jusqu’au lendemain. Même si on n’a dormi que quelques heures, les premiers rayons de soleil nous redonnent de l’énergie, et vite, tout le monde se réveille d’un coup et prépare son sac, la tente, les armes, en route. L’officier nous a ordonné de gagner du terrain sur le front Sud. On avance tous en trainant un peu des pieds car, il n’y a pas de risque. On se repose en fumant des Lucky Strike, une p’tit demi de vin d’Alsace au soleil. La zone est sécurisée nous a-t-on dit. On prend des pauses et des adresses des filles. Car le courrier, c’est important. Et puis ça donne une raison de vivre à certains paumés. Jusqu’à ce qu’éclate une déflagration, la terre tremble de toutes ses tripes, et tout le monde prend la boue de plein fouet dans la gueule. Certains ne se relèvent pas, généralement ils n’avaient pas leur casque. Pas de brancardier depuis bientôt un mois, alors ils restent là, souffrant leur derniers instants de duel contre la mort qui l’emportera toujours. Maintenant on boit sec les fonds de bouteilles, pour oublier cette merde au plus vite. Nous savons déjà que le soir venu, il y aura à boire pour tout le monde!

Chacun se camouffle dans les bas-côtés. D’un côté dans l’herbe, de l’autre dans le buisson. Les tirs de mitrailleuses sifflent. D’après les salves, il y en a deux. Une voix rugit plus loin dans notre camp : « Striker ! »

Lucky Striker doit ce nom à un soldat américain rencontré après une bataille commune. L’Américain lui a dit, en mimant un sniper : Lucky… puis en imitant un tir de fusil : Striker! Ce faisant il visait le crâne de L. S. Provoquant l’hilarité générale. Lucky Striker avait cru, dans sa jeune naïveté, voir en cette illustration l’image de l’Amérique. Ils n’avaient de cesse de se renvoyer amicalement ce pseudonyme comme signe de salutations provoquant des rires de plus en plus improbables. Mais depuis ce jour, Striker est notre meilleur sniper.

Il est parti devant nous, il éclaire la zone. Généralement il nous précédent à moto de quelques vingt kilomètres, ensuite le motard qui nous reste revient chercher le deuxième éclaireur. Ensuite à tombée de la nuit, ils sont revenus à pied et font leur rapport à l’officier. Nous savons que demain sera vraiment paisible.

La déflagration tout à l’heure, une simple malchance disent les officiers. Sans signal radio depuis quelques jours, personne ne peut le contredire. Peut-être un simple tir d’essai qui aurait atterri dans nos pas.


Nous avons bu hier. Et les prévisions semblent bonnes du moins jusqu’à mi-chemin.



La rafales d’hier n’ont fait aucun mort. Lucky Striker a très vite réagi. Nous avons tous très bien réagi. Cette attaque bien que mineure aurait pu faire bien plus de dégât. Mais l’obus nous avait mis sous nos gardes et trop tôt, déclenché les tirs ennemis. Les deux mitrailleurs étaient des amateurs. De simples gardes frontières. Ceux qui ne vont pas au front. Ceux qui ne savent pas tirer avec une MG42 car elles les effraie plus que vous. L’officier nous avait bien parlé. Nous avons contre-attaqué par des tirs de couverture, pour libérer le flanc droit. Striker avait pris tout son temps pour les cibler de profil… Du gâteau! Le premier atteint d’une balle de fusil au crâne; le deuxième; même en examinant le corps le temps de se rendre compte que son acolyte est mort, n’avait pas pu déduire la trajectoire de la balle et l’emplacement du sniper qui était seulement 30 mètres à sa gauche. Il l’a tué d’une balle de revolver à la tête. C’était la blague récurrente pendant la soirée. L’officier nous a acheté du vin à moitié offert, et nous avons chanté la marseillaises dans un bistrot ouvert, pour la circonstance, toute la nuit. Le monsieur qui tenait l’établissement nous servait des tournées gratuites toujours avec un sourire en répétant à qui veut encore l’entendre: C’est pour le repos du guerrier! Certains d’entre nous, plus chanceux, finissaient la soirée aux bras d’une fille de joie. Nous avions sauvé un village. « Et qui sauve un village libère tout un pays » répétait l’officier. Nous avons récupérés de très bonnes armes allemandes : deux mitrailleuses Maschinengewehr 1942, quatre pistolets Walther P38, dix grenades à manche dite « presse-purée », des munitions, de la bouffe. Pas le temps pour le reste. Une bonne dame avait promis de remettre les uniformes allemands au prochain officier, de même que les conserves restées-là.

Nous savons qu’à dix kilomètres au sud-est se trouve une batterie d’artillerie repérée par Striker. La chasse est ouverte, nous sommes tous aux aguets avançant pas à pas, dans le bois alentour. Les mitrailleuses sont prêt à déployer en cinq minutes, nos snipers et fantassins partent en éclaireurs et nous savons que l’ennemi nous à repéré. Pour la simple raison qu’ils ont arrêté les coups de canons depuis deux nuits maintenant, lorsque nous étions encore à 15 km. Ils avaient cessé leur tirs. Ce qui voudrait dire deux chose. Que leurs essais étaient satisfaisants ; qu’ils nous attendent. Nous avions les boules. Les tirs d’artillerie sont d’une cruauté indescriptible. Nous en avions tous été marqué. Nous avons ordre de nous disperser, nous sommes tout près. À cinq kilomètres du front ennemi, leurs canons n’ont toujours pas servis. À 20 kilomètres, personne n’avait pu déterminer avec certitude si c’étaient des tirs de canons anti-char ou d’obusiers autotractés de type Wespe, autrement dit « guêpe », munie d’un calibre de 105 mm. Entre-temps, Striker nous avait renseigné. Il y avait les deux. Les canons anti-char ne provoquaient pas de grands dégâts parmi l’infanterie. Leur projectiles tuaient rarement plus d’une personne. Le Wespe en revanche était craint par tout. Une explosion proche pouvait abattre un bataillon aussi vite qu’un château de cartes du revers de la main. Une arme démesurément infâme. Contre elle, nous avons quelques grenades allemandes, et les deux MG42, et nos fusils Mosin-Nagant trois lignes. Est-il possible de percer la tôle du Wespe avec une simple mitrailleuse ? Quelques rumeurs scintillent… personne n’a de certitude. Mais il faut essayer. Nous savons qu’ils ont au moins plus que nous de mitrailleuses. Comment les battre au feu de couverture ? Les tireurs d’élite auront un rôle majeur dans cette escarmouche. Atteindre systématiquement les mitrailleurs et leurs remplaçants d’une balle à la tête. Pendant que les fantassins créeront la diversion de face. Impossible de les prendre par le flanc, ils couvrent toute la largeur du front. Au mieux les snipers auront un angle de tir à onze heures. L’embuscade aura lieu le jour, sinon nous serons avantagés par l’inefficacité de l’artillerie adverse. S’ils nous attaquent pas aujourd’hui, nous préparerons une attaque surprise la nuit prochaine. Nous sommes plus de trois cents dans mon bataillon. Nous savons que la base militaire adverse compte près de trois mille soldats. Combien d’entre eux sont déployés ? Qui sait… cinq cents ? mille peut-être ? Nous savions qu’une guérilla les déstabiliserait à notre avantage. Eux qui sont si organisés et suréquipés militairement, en perdraient la boussole. Nous sommes les attaquants, donc nous sommes donc en position de force.

Le lendemain matin, les snipers nous informent que les troupes allemandes ont battu en retraire et que l’entrée principale du village est libre. Nous avions tous entendu cette histoire d’une bataille perdue à cause d’un guet-apens de ce type. Nos troupes avait commis l’erreur de croire que l’ennemi s’était retiré nous abandonnant la zone. Les tirs allemands fusaient de partout et en quelques secondes ils avaient abattus tous les officiers. Les troupes défragmentées subirent dans un désarroi complet des tirs de mortiers, les rafales des mitrailleuses allemandes, ensuite vint le tour du combat rapproché de nos deux infanteries. Nos vieux fusils Mosin Nagant complètement inadaptée à la tâche n’avaient fait que très peu de victimes, nous manquions cruellement de munitions. Les mitraillettes MP40 achevèrent le reste de nos troupes. Le massacre fut total. Et depuis, personne n’entre dans une ville apparemment libre sans un plan de riposte ou un plan de déploiement précis. L’officier, fort de la précédente petite victoire, était serein malgré notre infériorité numérique. Ils assignait les missions avec fermeté et brièveté, les soldats sortaient du QG investis d’une conviction profonde et d’un regard grave et déterminé. Les officiers resteront en dehors de la ville. En cas de retraire. Des tirs de mitrailleuses retiendront la contre-attaque allemande. Et nous rejoindre notre position initiale pour préparer à notre tour une contre-offensive. Les ordres de Moscou étaient clair, nous ne céderons pas un centimètres de terrain gagné. En cas de lourdes pertes, nous auront droit à du renfort, peut-être même un tank pris au Allemand et des tirs d’artillerie. Les renfort n’étaient plus qu’à cent kilomètres de nous. C’est à dire deux jours de route. Il faut trouver moyen de les encercler avec les MG42 sur les côtés, nous avions des chance de percer le blindé allemand. De face, aucune balle connue ne pourrait traverser trois centimètres de métal. La décision est prise, nous attaquons ce soir. Et dans deux jours. Avec l’appui des renforts, nous prenons le village.

Contre toute attente, les troupes ennemis avaient vidés les lieux. Ne laissant rien derrière eux. Et nous avions été abordés comme des libérateurs par des villageois dans une ambiance de triomphe immérité. Après chaque applaudissement, nos regard se croisaient dans la complicité d’une écoute attentive. Y a-t-il eu un tir pendant cet éclatement de joie artificiel ? Aucun n’avait baissé son arme. Le maire du village avaient adressé ses compliments officiels au Lieutenant, lui assurant que les Allemands s’étaient complètement retirés du village. Quelques heures passèrent, et nous buvions de tout, mangions à loisir charcuteries et fromages, petits repas chauds préparés par des mères de famille dont le mari avait été parfois assassiné, des fois pendu.

Nous prenons position dans le village, et attendons les renfort. Et quels renfort ! Depuis notre recrutement, nous n’avions jamais eu un char à nos côté, tout au plus quelques mortiers. Certains villageois nous remettaient fièrement quelques MP40 confisquées ça et là, et nous sentions notre force grandir. Depuis deux que nous avançons vers le Sud, nous n’avons eu aucune perte due aux tirs ennemis, seulement un cas d’hypothermie et quelques pneumonies. On gagne pas une guerre par le nombre ou la qualité, on la gagne par notre conviction. Plus du tiers des victimes sont atteint par l’arme la plus grave : l’arme psychologique. Certains accès de folies mènent aux meurtres du même camp, certains soldats sombrent dans les méandres labyrinthiques de la démence. Mais on parle pas de ces choses là. On les voit, on oublie, nous sommes là pour gagner me dit une voix lointaine dans mes souvenirs. Le jour de mon recrutement, notre formateur assigné nous avait fait répéter cela des dizaines de fois, peut-être durant toute la journée. C’est tellement loin tout ça maintenant.

À ma droite, je surprends une leçon donné par un autodidacte à nouvelle recrue :

« Les armes ont toutes une âme. Si tu écoute bien, aucune arme ne sonne comme l’autre. D’abord il y la distance et la direction, mais de plus chaque arme à un grain propre, comme un instrument de musique. Et pour les mitraillette légères, le rythme de chacune est différent. C’est alors qu’il faut savoir compter instinctivement. Tu sauras compter les rafales de trente-deux balles. Distinguer les bluffs comme les tir de pistolets des coups de fusil Mauser 98 K. Tu prendras l’habitude. Si tu survis à quelques embuscades, tu apprendras exactement à quel moment ta cible est en train de recharger sa MP40, son emplacement, sa direction, sans même avoir eu à regarder. C’est ce moment que tu devras saisir pour faire ton tir. N’oublie pas qu’une simple balle de ton fusil suffit à le tuer. Tu seras repéré et ton deuxième tir sera plus dangereux sinon impossible. Ce sera au tour de quelqu’un d’autre de tirer. Là tu tireras quelques secondes après-lui, usant de son tir comme d’une diversion en ta faveur. Tu auras une bonne chance de faire mouche si tu n’es pas touché en premier. Quand tu te caches, n’oublie pas de bien te recroqueviller derrière ta parure, l’ennemi à des fusils à lunette extrêmement précis. »


vendredi, décembre 07, 2007







La sauvagerie et la classe se rejoignent






dimanche, novembre 25, 2007

Postitude: deux minutes et treize secondes de ma grisante vie


Vers onze heures trente quatre minutes et vingt-neuf secondes aujourd'hui, j'étais en train de me laver le visage quand soudain... Était-il bien onze heures trente quatre minutes et vingt-neuf secondes? N'était-il pas onze heures trente quatre minutes et vingt-huit secondes? J'y penserais plus tard... Là n'est pas l'important, l'important est que je me suis demandé pendant au moins 3 secondes si je devais laver les crottes d'yeux de l'œil droit ou les crottes d'yeux de l'œil gauche en premier. Et ce faisant, l'eau continuait de couler. Une autre pensée altruiste me vint spontanément à l'esprit... Et toutes ces pauvres gens qui n'ont pas de quoi boire alors que je suis en train de me demander si fallait laver les crottes d'yeux de l'œil droit ou les crottes d'yeux de l'œil gauche en premier. Je pris alors immédiatement l'initiative de choisir un œil au hasard et de me lancer sans plus tarder dans la sauvegarde de notre richesse hydraulique.












Épilogue:
Je ne sais plus quel œil j'ai lavé en premier.
Lorsque demain la question se posera de nouveau, devrais-je tirer un enseignement de mon choix arbitraire, de ma réflexion poussée, ou bien débattre de nouveau car demain est un nouveau jour?
Si vous trouvez cet article mortellement chiant comme moi, revenez le lire la semaine prochaine, vous y lirez autres choses... enfin peut-être. Mais qui sait de quoi demain sera fait car, demain et un autre jour, et il ne faut remettre à demain ce qu'il faut faire aujourd'hui, ni mettre la charrue avant les bœufs, ou vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué...

Prochain épisode: Comment j'ai lacé mes chaussures durant l'été 2003 (synthèse).

mardi, novembre 06, 2007

Le mariage de BrainDamage

Toute bonne chose a une fin, et il était temps pour BrainDamage parvenu à l'âge mental adulte, après avoir traversé les deux guerre presque indemne, de rencontrer l'âme-sœur, une Damagette-née.

Il en est amoureux. Dès qu'il l'a vu, il a épargné les autres femmes de l'humanité. Il n'y aura donc pas de genraucide prévu, pas jusqu'à nouvel ordre. Il a flashé, il la prendra pour épouse car elle jeune (de cœur), a développé un gout vestimentaire exquis et tout à fait personnel, elle est sexy quand elle fume son cigare, ça lui rappelle un trip à trois à la maison blanche avec un vieux pote. Elle met du rose et c'est vraiment trop trognon, et BrainDamage attendri, adouci s'apprête à fonder une famille, aux côté de sa tendre et douce moitié. Dans son langage à lui il l'appelle sa petite "bombe atomique" c'est dire s'il la chouchoute, la petite cochonnette habite là. Voyez-par vous-même. Et bienvenue au mariage du millénaire. Souhaitons leur une pleine vie de lapins chauds et des dizaines de petits brains.

Alors mesdames que cette journée soit marquée d'une croix blanche au calendrier des fêtes féministes, grâces au pouvoirs vagineux de Damagette, et à la grandeur d'âme du sieur de Damage, survivez, de grâce!

Son plus joli profil ici. Avec son petit air de gazelle. Slurrrp !!!







mercredi, octobre 17, 2007

Les 5 inventions à rayer de l’histoire avant l’an 2025


Number uno, cat. Latex : The Capote

D’aucuns pourraient me le reprocher car incarnant à leur un danger bien cochon en la personne du VIH, mais le condom remporte haut la main la palme d’or de ce classement; n’est-pas BrainDamage qui veut. À cause de cette invention navrante, j’ai toujours cru faussement que la signification du substantif « débandade » dénote la baisse d’excitation faisant suite à l’installation de cette chaussette phallique en latex. Suprêmitude de l’anti-érotisme s’il en est. Alors ça m’a obligé à revérifier la définition du terme dans mon dico qui pèse 2856 grammes et compte 2844 pages en édition 2001, chose que je trouve foutrement ennuyeuse. Ah! Si l’Angleterre n’avait pas conquis la Terre entière et qu’ils avaient pas eu les moyens d’inventer cette cochonnerie de capote anglaise on en serait pas là aujourd’hui, Dear!

Et, Ah! si John Paul avait été écouté. Même le penseur germanique Niet-Che (qui veut dire bien connement dire que c’est pas lui le Che; se reporter à ce document) l’avait dit : Humains, trop d’humains! » Trop d’humains sur cette Terre bordel, comme si on l’avait pas assez dit, alors vu comme ça le sida est une bénédiction et la capote une saloperie anti-survie de l’espèce humaine. Comme quoi, « faut jamais se fier au apparences », réhabilitons les vertus sidatiques.

Bref la définition débandade finalement c’est : un peu le contraire. À savoir un peu le comportement de lorsque t’avais zéro an moins 9 mois et que tu faisais le con avec les potes au coin de la vulve avant de déchirer leur race dans la dernière ligne droite sur le 100 mètres utérin.

Bel exemple de conquête masculine, l’infiniment minus triomphe de l’infiniment grosse. Légendaire duel, victoire éternelle !



Des inventions humaines, certaines sont aussi coriaces et infondées que sottes et inutiles. Au deuxième rang figure donc le sacro-saint VERRE de bière.

Premièrement, du fait que l’invention du clavier d’ordinateur et de la prothèse artificielle, n’ont pas étés accompagnées simultanément, et comme il se doit, de la greffe systématique et universelle d’un troisième membre supérieur articulé (un 3e bras), la prise d’une gorgée de bière pendant la rédaction d’un post nécessite une manœuvre acrobatique et hasardeuse, sinon une perte substantielle de temps.

Et ce cela*, depuis que le taylorisme est ce qu’il est; une manœuvre longue et improductive donc, mais à laquelle on peut palier aisément en greffant tout au moins un water-bag riche de 5 litres de Ale en intraveineuse propre à étancher les soifs intempestives et inexpliquées face à un écran d’ordinateur. Troisième point positif donc. Imaginez ce qu’une bonne navigation à deux mains sur les site pornos, l’existence d’une troisième main libre, peut apporter comme bien être à votre vie de cyber-branleur ou de cyber-branleuse si applicable.


En troisième position, évidemment, et c’est vraiment pas pour faire un pied de nez aux féministes enragées, la FEMME(2). Bête et stupide de naissance et le demeure toute sa vie, et maintenant, elle refuse de faire la cuisine... Les hommes peuvent fort bien s’en passer depuis l’invention du clonage humain, du micro-onde, et du repas prêt-à-consommer dispo dans les bonnes superettes. Pour ce qui de son seul attrait résiduel (sa féminitude), après qu’elle eût perdu ses derniers avantages comparatifs et légitimes (sa beauté et sa sensualité), il se trouve aisément sur le marché au moins 5 substituts potentiels :

  1. L’antique Madame 5 parfumée de savon Lux rose (un classique);
  2. les milliards d’archives pornographiques (plus qu’assez);
  3. les enchanteresses poupées gonflables (toujours souriantes, elles font tout);
  4. les appareils masturbateurs de sex-shop (sensation garantie);
  5. les animaux dotés d’un sexe féminin (pour les zoophiles confirmés).
(2) Catégories : Inventions tardives, Liposuccion, Littérature pornographique, Œuvres d’art, Cuisine/vaisselle/ménage.


4th position, cat. : monde intelligible, La TRÊVE

La trêve est une invention relativement récente. L’être humain a par nature une propension à l’exterminisme (cafards ailés/babouches volantes, fourmilières fournies/génocides de fourmis, moustique hématophages/placage mural définitif), seule fin possible et définitive à un conflit armé. C’est bien simple.

Ce n’est qu’après un épisode tragique de l’histoire contemporaine, digne rappel de la légende ancestrale de l’anneau maudit (mythologie nordique), que l’exterminisme comme solution claire et définitive fut remis en cause. Bref, vivent les plaisirs atomiques et les joies dévastatrices, seuls garants d’une paix durable entre les hommes.

(3) « Ils présentent un corps mince et des pattes longues et fines et ils se différencient par des antennes longues et fines à nombreux articles, dépourvues de style ou d'arista. Les femelles de la plupart des espèces possèdent de longues pièces buccales de type piqueur-suceur. Il s’agit d’une longue trompe ou proboscis.

Les tailles varient mais elles ne dépassent que très rarement les 15 millimètres pour la sous-famille des Toxorhynchitinae. Les moustiques pèsent de 2 à 2,5 milligrammes. La femelle est généralement plus grosse que le mâle. » (définition volée à Wiki, le 15 octobre 2007).

D’une, ça prouve que toutes les femelles sont grosses, de deux que c’est des piqueuses-suceuses par genre quelque soit l’espèce.


5e position, cat. : Monde sensible : ex-æquo, l’AUTOMOBILE, CARTE BANCAIRE et cette satanée CLIM qui troue l’ozone et mes poumons.

Couteuse et polluante, après la disparition de la gent féminine, l’automobile ne sera plus d’aucune sorte d’utilité. De même pour la CB, les femmes ne faisant plus partie de ce monde, so what for? Pour ce qui est de la maudite de clim, d’usage fort agréable lorsque nécessaire, mais chez nos congénère les singes intelligents, toujours à donf, beau temps mauvais temps, pourri temps…. Rhaa! Une seule pensée me vient à l’esprit, ma petite Maschinengewehr 42 (MG42 pour les + intimes) me manque affreusement. Une petite salve et c’est réglé. Ah, si j’avais pu gouverner le monde à temps!



Cet article est dédié à Merveille.

mercredi, septembre 26, 2007

Communism N/A




Par exemple au lieu d’affirmer bêtement que « tous les politiciens sont des menteurs », se contenter du principe plus vaste qui gouverne à cette idée : « le mensonge est humain », dont nous pouvons extraire le cas particulier suivant : « tous les êtres humains mentent contextuellement et occasionnellement ».

Pour faire court, le communisme est un idéal. Code caisse : N/A, pour non applicable. La petite victoire pragmatique du grand communisme idéel crût en Scandinavie et porte le nom de social-démocratie. Quant au soviétisme, autrement qualifié de « capitalisme d’état », il me semble bien désuet de vouloir en faire l’apologie. Il fut hégémonique, inégalitaire, hiérarchique, dictatorial, génocide. Ce ne fut donc en aucun la « défaite du communisme ».

La pensée communiste quand à elle restera toujours, me semble-t-il, une source d’inspiration pour un monde plus juste.

PS : selon l’affiche trouvée au pif sur le web, lorsqu’on pirate des MP3, on télécharge du communisme. Nous serions donc tous d’émérites cocos sans le savoir. Autre petite victoire?

dimanche, septembre 23, 2007

vendredi, juillet 27, 2007

Billet de la semaine

Vous désirez passer un bel été, faites un tour par là: Watchez-moi ce clip!

Et dites: merci Zaz!

lundi, juillet 23, 2007

La vérité sur BrainDamage

Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, _BrainDamage_ est né au printemps 2003 après l'heureuse union de votre serviteur et d'un jeu guerre en ligne.
Ce personnage vidéo-ludique, étant passé maitre dans l'art d'exploser des cervelles avec une carabine Mauser 98k virtuelle, il me fallût lui trouver un nom juste assez trognon pour harasser mes aimables adversaires. Ce fut fait.

Quelques temps plus tard, _BrainDamage_ grandit et commençait à penser par lui-même, il devint incontrôlable se mit à agresser des innocents dans divers forums et il se prit même pour un éminent penseur de son époque. Aujourd’hui, je ne suis plus qu'un simple exécutant, il est devenu trop fort, je me plie à ses caprices et si l'envie lui prend d'élucubrer une de ces théorie aux petites heures, ma nuit sera blanche, inévitablement. Bien qu’il m’arrive parfois de le rappeler à l’ordre, une certain jeune mais non moins lucide blogueur en témoignera sur demande.

Fatalement, puisqu’il est le fruit de la rencontre d’un être de chair et d’une technologie, son développement fut ensuite aussi naturel que spontané. Il incarne selon moi les valeurs sacrés de l’internaute, celles de l’anonymat, de la liberté de regard et de commentaire, un apprenti démocrate en fin de compte, c’est-à-dire un finissant sauvage. Voilà qui explique le prompt succès de l’émergence d’une blogosphère somme toute consistante au regard du taux d’abonnés à la connex.

Il n’est pas non plus comparable à ce que l’on a coutume d’appeler un double littéraire, BrainDamage est autrement plus libre de toute ces contraintes, il n’en fait qu’à sa tête et gouverne à mes pensée, il utilise mes propres moyens à ses seules fin, et il est ingouvernable car, il est absolument libre. Je n’assume aucun de ses propos sinon ceux de la catégorie «Live», les seuls véridiques (et encore).

En fin de compte, BrainDamage est une invention bien commode pour qui veut donner libre cours à ses délires. Il aura au moins le mérite de créer un immense brouillon nécessaire à l’éclosion, serait-ce, d’une simple idée qui vaille.

Brain est un Moi virtuel, libéré de Surmoi. Car le Surmoi virtuel n’existe pas encore (ça reste à prouver). En ce sens, il donc un quasi-Ça, impulsif à souhait, volontiers belliqueux, sans bornes sexuelles. Je précise il reste hétéro, mais à tendance zoophile (souvenirs de guerre). En effet il lui est arrivé dans les moments critiques de sa vie amoureuse de flirter avec des biches ou des gazelles comme durant la bataille d’El Alamein ou de Gazala durant les années 1940.


BrainDamage un ogre, odieux et macho, libre et vulgaire penseur, instruit mais déchainé, mais ô combien adulé.

À tous ceux qui se sont senti agressés par lui, pardonnez à Brain, mais ne m'en voulez pas!

mercredi, juillet 11, 2007

Du bien-fondé de l'originalité et de la "masturbation intellectuelle"

Ce texte est dédié à SimpleMind, la disparue car, elle l'a réclamé; mais il s'adresse à quelqu'une ("une" si si j'insiste) d'autre qui se reconnaitra.

« L’histoire est un éternel recommencement », Thucydide, Ve siècle av. J.-C.

Ce texte est dédié à tous ceux qui, vaillants guerriers, sauveurs d’humanité, se bottent le cul chaque matin, après rasage ou épilation, pour changer le monde. Tous ceux dont l’existence quotidienne incarne le mythe de Sisyphe sans avoir jamais su ce qu’était le mythe de Sisyphe.

Le texte masturbatoire qui suit est né d’une confrontation de deux visions du monde différentes : celle du monde rentable et productif à celle du monde intelligible et supposé stérile. Néanmoins, retenons cette nuance que le monde intelligible englobe, conçoit, sous-tend le monde matériel.

L’originalité n’est pas un effet de style.

La pensée originale est le gage de la créativité, garante de l’évolution des sciences, du développement de la pensée, de l’histoire des idées. Or, la créativité n’est pas un exercice comme un autre. Concentration et méthodologie sont ses ennemis jurés. Lectures et documentation vous en écartent. Restent la pratique de la libre pensée, la flânerie intellectuelle, la promenade idéelle, le doute, l’interrogation, l’exploration, dans l’immensité des terrains vierges. Tous ceux qui n’ont jamais pensé de leur vie, ne comprennent pas cette dimension de l’existence humaine qui consiste à se sentir directement impliqué dans l’histoire des idées ; dans une moindre mesure certes, mais au même titre que les plus grand penseurs.

Pour comprendre cela, il faut garder en mémoire les notions d’intertextualité, de mort de l’auteur et de matérialisme historique. Si ces notions vous échappent zappez ce texte et gardez votre point de vue sur la masturbation intellectuelle. Vous avez une fonction sociale précise : celle de servir à quelque chose de pragmatique, très utile du reste. Il y a des clous, des marteaux, des fabricants de marteaux et des concepteurs de marteau. Vous devriez vous situez entre le clou et le marteau. Si en revanche, vous arrivez jusqu’à cette ligne, c’est que vous n’êtes pas dénué de bon sens ni d’ouverture d’esprit. Un grand masturbateur intellectuel est un penseur en puissance. À l’évidence, une loi mathématique bien simple n’autorisera pas tous les masturbateurs à bouleverser leur science, mais une société intello-masturbante demeure plus créative qu’une société intello-chaste. La chasteté nuit à la pensée depuis le Moyen-âge. C’est comme la mémoire, les enclumes et les clous, les forgerons… Plus on en fait, mieux on le devient, plus on s’en procure.

En termes de rendement, l’intello-masturbation mondiale n’est pas très rentable, mais nécessaire ; temporellement gourmande, elle reste peu productive. Car, son but essentiel est la création originale, et non stéréotypée. L’absurdité d’une usine à idées similaires devrait évoquer la répulsion aux esprits engagés.

dimanche, juillet 08, 2007

Brain d'optimisme

Ce billet inaugure une nouvelle série¹ intitulée «Brains d'optimisme».

Vous trouvez la vie sur Terre ennuyeuse...


Essayez la Lune!
Les Africains de culture 7rig seront très sensible à cette image, je n'en doute pas.


1. Série à un élément, pur cru Damage.

jeudi, juillet 05, 2007

Missing


Elle a troqué récemment sa peluche à l'effigie d'un petit lapin contre des rollers 80's style, une décadente mini rouge flamboyant et un collier de perle en toc. Ses grands yeux lui donnent un air intello et ses aptitudes musicales ont été largement diffusés dans le monde à travers une biographie en plusieurs saisons: Les Simpsons.
Vue pour la dernière fois dans les couloirs de Haut et fort à l'adresse suivante : simplemind.hautetfort.com
Elle a disparue sans laisser de trace le mercredi 4 juillet 2007.
Veuillez enregistrer tout indice susceptible de nous aider à la retrouver.

jeudi, juin 28, 2007

Vos désirs sont des ordres ma princesse


La plus :) des blogueuses.

L'exquise SimpleMind a récemment délocalisé son blog vers haut et fort. Pour des raison sconfidentielles. Je vous invite à soutenir son courage, sa persévérance, son immense générosité, son altruisme inné, son talent.

Puissent ces faibles propos servir l'immense cause du nouveau papier-peint de son blog.

Amen.

lundi, juin 25, 2007

Petites considérations linguistiques

Sinon les cafards volants marocains (boudare3), les douches froides (barda), et la bière chaude (9nibila), rien ne me fait plus horreur que la confusion de ces deux termes, a fortiori, celle motivée par l'incontinence égotiste (l’3ya9a) :

Problème et problématique.

C’est à se demander pourquoi les académiciens ont approuvé la candidature de ces deux (2) mots. Alors dans le même élan altruiste, qui a inspiré les autres billets du même genre, voici pour la première fois en ligne dans un blog la définition ad hoc de ces substantifs :

Problème : ennui, difficulté, question.

Problématique : ensemble de problèmes reliés une question donnée.

Prenons la proposition suivante :

Si j’affirme que j’ai été amputé de la tête pendant la guerre. De deux chose l’une, soit, dans un contexte réaliste, je fais face à un problème simple et définitif d’état disjonction avec la vie ; soit, dans un contexte surnaturel, je suis confronté à une problématique de nature pragmatique. À savoir, je ne saurais plus ou donner de la tête, car je n’aurais plus de mémoire, j’aurais perdu la tête, mais où aurais-je eu la tête ? Je l’eusse eu ailleurs.

Cela implique les effets combinés de la mutité, de la cécité, de la surdité, et de l'anosmie. Parmi les choses que je ne pourrais plus faire figurent: une conduite automobile sécuritaire; l’inscription céphalique de buts dans un match de foot; les attentats terroristes aériens contre les gratte-ciels; une belle pensée pour ma belle-mère; la perception disgracieuse des flatulences; le visionnage de vidéos porno sur le web; les clins d’œil charmeurs dans les boîtes huppées; ne sachant plus, du reste, distinguer le jour de la nuit.

L’autre grand problème de l’humanité est relié à l’emploi inadéquat de mots dans un simple but ornemental. Une atrophie des lobes frontaux serait à l’origine de cette pathologie très fréquente en Afrique du Nord-Ouest. Ne dit-on pas «fondre comme un glaçon au soleil» ? Je pense que non, mais anyway!

Ainsi, sans aucune trace de légitimité, d’aucuns (c’est très très très bête mais ça veut dire «certains»), agrémentent systématiquement le pronom indéfini «on» de la particule «l» apostrophe, sans s’être jamais posé de question sur la fonction de cet emploi. Voici la règle: «En général, on remplace le pronom indéfini on par la forme l'on après et, ou, où, que, à qui, à quoi, si, par souci d'euphonie», J. Girodet, Pièges et difficultés de la langue française, p. 543.

De rieeeeeeeeeen... Humanité!


vendredi, juin 15, 2007

Le clash n'est pas inévitable



Encore ce matin, j'écrivais le commentaire suivant sur le blog de Chamali :

«Hélas je crois qu'aujourd'hui il faudra reconnaitre que double-vé malgré la bêtise de son argumentaire a non seulement réussi à scinder le monde, en plus d'avoir haussé les tensions politiques internationales et exacerbé les fanatismes de tous bords.
En Europe, malgré le retard de la réaction, je pense que nous pouvons parler de deux camps: les partisans du clash et les promoteurs de la fraternité.
Chapeau bas à tous ceux qui ont œuvré avec succès à désamorcer les âmes de dislocation massive et ramené l'être humain à la raison! Merci de soutenir la paix!»

Contre un autre billet «Contre la laïcité... ou pour...» (allusion probable: ou pour le port du voile?) je réagissais de façon assez vive; voici mon dernier commentaire bien plus sage que le premier:

«Je ne défends pas le port du voile, mais je m'insurge contre la défense de le porter, je défends la liberté.
Le voile est un vêtement, n'y projetons pas tous nos aprioris, ils sont sans valeur démocratique.
Si moi, comme homme, décidais de porter un voile parce j'en ai envie aujourd'hui, qui aurait légitimement le droit de m'en priver? Je me situe là dans le contexte d'un pays de droit tel que la France.
Comprenez-vous qu'imposer légalement un code vestimentaire c'est mettre à mal vos valeurs fondamentales? Les libertés individuelles.
Pour ce qui est de l'Iran, il n'a pas simplement la même Histoire que la France, ni les mêmes prétentions universalistes.
Un de vos propos me surprend, vous rendez-vous que vous dites: "Cependant je reste mal à l'aise face à ces jeunes filles voilées de la tête au pied et j'ai du mal à croire, alors qu'elles sont nées et ont grandi dans notre pays, qu'elles le soient de leur plein gré."
Ces filles voilées n'ont pas seulement grandi dans VOTRE PAYS, mais aussi le leur, à moins qu'il ne vous choque, là encore de leur concéder ce droit.
Mais je crois que cela n'est pas encore de votre ressort, fort heureusement!
Si l'on devait interdire tout ce qui nous choque, cela donne une forme d'exclusivisme qui s'appelle le fascisme. Hitler était "choqué" par les juifs, vous connaissez la suite.»

Qu'en pensez-vous?

Voir aussi: La thèse du choc, Du bon usage de la farine.

lundi, juin 11, 2007

Le questionnaire de Procuste





Ne sachant trop comment un introduire un tel sujet qui m’a été suggéré par un blogofrère (oui sur la même base que confrère), j’ai pensé d’abord à taper bêtement « quatre » dans le moteur de recherche d’images Google, et ô combien ne fus-je pas déçu ! Presque autant qu’avec le terme anglais « four », et encore plus qu’avec « cube », sans oublier qu’un cube comprend six faces. Décidément, cela ne le fit pas. C’est alors que je pensais à la forme d’une pyramide dont quatre faces seulement sont visibles, et deux simultanément. Essayant tant bien que mal d’extraire de BrainDamage quelque chose d’intelligent sur un propos qui ne l’est pas, j’ai soudain vu les faces visibles d’une pyramide comme les deux pages d’un livre ouvert ; l’essentiel est ailleurs, au-dedans. Quel plus bel ouvrage alors que la Pyramide du Louvre transparente comme les plus belles pages des éditions françaises, diaphane tel un écrit, laissant paraitre la structure complète de l’architecture, dévoilant un œuvre filigranée, pour représenter cela ? Le Louvre étant un haut lieu de la culture universelle, l’image me parut, somme toute, appropriée.

Dans l’ordre, mes quatre premières lectures furent :

Le vieil homme et la mer, de Hemingway ; L’autre, d'Andrée Chédid ; La neige en deuil, de Henry Troyat ; ça sentait la gauche à plein nez, des livres déprimants bourrés d’affects et d’humanité. Ruy Blas, de Hugo. Selon certains profs, Hugo ne serait pas si bon dramaturge qu’il est un grand romancier et un poète ; cette lecture m’avait pourtant fait aimer lire le théâtre, puis ça parle un ado ces histoires d’amour et de cochonneries. Chouette bouquin, though !

côté BD: je fus nourri au grain communiste (je l’ignorais) de Pif et Hercule. J'ai lu presque tous les Tintin, Lucky Luke, Asterix, et un paquet de Gaston Lagaffe.

Les quatre écrivains que je relirai encore et encore :

Camus, Sartre, Kundera (à égalité avec Paroles de Prévert, pour la légèreté de ton et de forme et la gravité des thèmes), et Alessandro Baricco. Les deux premiers sont d’ores et déjà considérés comme des classiques de la littérature contemporaine, le troisième est probablement en train de le devenir, et le quatrième le sera peut-être.

Baricco est un écrivain tout à fait exceptionnel, à mon sens, résolument moderne sans être rébarbatif comme le seraient les grands écrivain du XXe siècle. Il allie volontiers une trame narrative captivante à des digressions presque surréalistes, tout cela conté avec l’immense talent d’un musicien. Non pas que les sonorités traduites de l’italien ne soient pas trahies, mais il demeure un rythme, puis le latin n’est jamais si loin de la langue de Molière. Comme un bon musicien de son époque Baricco compose ses textes avec une ponctuation altérée, telle une partition ouverte aux libres choix de l’interprète. Un artiste.

Les quatre auteurs que je ne lirais probablement plus jamais :

Agatha Christie, James Hadley Chase, Danielle Steel… Un seul de leurs livres suffit. Une seconde lecture n’apporte rien, me semble-t-il — sans vouloir heurter la sensibilité des amateurs. Barbara Cartland ou n’importe quel roman Arlequin — j’avoue que j’ai quand même essayé.

Les quatre livres que j’emporterais sur une île déserte :

En tête de liste figure évidemment le saint Coran, accompagné si possible d’une explication bilingue et bien fournie.

L’œuvre ouverte
, un essai d’Umberto Eco d’une grande intelligence et qui aurait saisi toute la postmodernité artistique. Je crois que c’est un peu grâce à ce genre d’ouvrage que nous disons aujourd’hui que l’appréciation d’une œuvre est une chose toute subjective. Eco postule dans cet essai qu’une œuvre se lit comme le musicien interprète une partition. Il ajoute qu’il existe plusieurs lectures par lecteurs, autant d’œuvres que de lectures, en comparant les galaxie ou les structures mises au jour par la physique quantique à la perspective de l’esthète voyant chaque fois dans
une toile abstraite un réseau signifiant différent ; en cela, il rejoint le système « codal » (néologisme nécessaire) développé à travers l’œuvre de Barthes.

Novecento : pianiste
de Baricco. Un récit aussi court que dense, à tri-chemin :) entre le théâtre, le récit et la poésie. Comme je serais seul sur cette ile, je n’aurais plus besoin de lire Sartre ou Camus. Et puisque j’aurais le temps de me faire chier pourquoi pas prendre un roman de type un-méchant-paquet-de-briques tel À la recherche du temps perdu de Marcel Proust, qui si l’on en croit Françoise Giroux n’est pas dénué d’humour. Une œuvre monumentale et ouverte à de multiples relectures (c’est conçu pour).

Enfin, Les figures du discours de Fontanier le plus bel ouvrage didactique qu’il m’ait été donné de lire. Plutôt qu’une grosse et insipide anthologie ou un aride grammaire, ce texte procure une joie de lecture surprenante, tout serti de citations classiques ; il est du reste rédigé dans une langue exemplaire. De quoi m'inciter à jeter une bouteille à la mer.

Les quatre livres que je suis en train de lire :

À l’Ouest rien de nouveau, Erich Maria Kramer (dit Remarque en France) ; L’insoutenable légèreté de l’être, Kundera ; L’art du roman, Kundera ; Qu’est-ce que la littérature ? de Sartre.

Sur les conseils éclairés du jeune mais
non moins lucide nababstoun je me suis procuré l'ouvrage de Kramer. C’est le récit d’un soldat vivant l’enfer des tranchées durant la Grande Guerre (appréciez l’emphase méliorative) ; un récit tout à fait moderne par l’emploi du présent et caractérisé par une grande honnêteté dans le ton : loin de l’héroïsme des récits épiques, il n’y a là ni gloire ni courage, simplement de l’humanité, dans tous ses travers et déboires, confrontée à l’horreur quotidienne.

Je ne présenterais pas les ouvrages du célèbre Kundera, mais je ne saurais que trop recommander la lecture de l'exquise réflexion de Sartre sur la littérature. Comment dire ? Il a cela de commun avec Roland Barthes que ses essais sont peu ou prou annotés. Loin des standards académiques, on sent chez eux une véritable vocation pour l'originalité, un investissement bien plus personnel sans que cela nuise à l’objectivité. À l’évidence, au moment où Sartre écrit ce texte, il adhère encore au Parti Communiste Français. Il s’en ressent, notamment dans l’idée fondatrice de l’essai : le matérialisme historique, à savoir que la littérature n’est que le reflet de la société et de ses mouvances, et non plus le résultat d’un génie individuel, voire plus archaïque, le fruit d’une inspiration divine.

Les quatre premiers livres de ma liste à lire ou à relire :

Il est là sur ma table de chevet, en édition originale Gallimard grand format, 21 cm, 495 putains de pages et demi. Et demi! Je ne dirais pas que je m’y suis attaqué. Car, il faut plus. Il faut carrément l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU. L’ogre se nomme Globalia de Jean-Christophe Rufin. Et je le soupçonne d’être la cause directe de mes insomnies.

Suivant les conseils éclairés du jeune mais lucide nababstoun je devrais pouvoir lui emprunter Voyage au bout de la nuit de Céline, sitôt qu'il aura fini sa 26e relecture. Il ne m’a pas convaincu de le lire pendant les heures et les heures qu’il m’en a parlé, l’expression appropriée me semble plus proche de ce que l’on nomme habituellement un « lavage de cerveau ». Je crois même que je commence à me sentir célinien… moi aussi :p

Une chose qui sera bientôt de la plus pressante actualité : la pensée islamique. J’ai découvert par hasard l’excellent essai de Rachid Benzine intitulé Les nouveaux penseurs de l’Islam, publié conjointement en 2004 par Tarik éditions et Albin Michel, mais offert
au Maroc au prix très démocratique de 70DH. Une somme, de qualité académique, et dans une langue qui ne souffre pas le reproche. Il y passe en revue les courants de pensée de la théologie islamique de tous bords avec un net penchant en faveur des réformateurs.

Tous les ouvrages de Jacques Aumont, à commencer par L’esthétique du film (que j’ai beaucoup fréquenté), L’analyse des films (longuement parcouru) et Les théories des cinéastes dont je dispose, mais que je ne me résous pas à aborder en profondeur. Aumont, professeur à Paris III, a rédigé l’essentiel de la théorie cinématographique, faisant la synthèse et le tri parmi tous les écrits sur le cinéma. Dans la même veine, il existe un ouvrage en réédition tout aussi nécessaire ; avis aux intéressés : un essai de Christian Metz, Le signifiant imaginaire, publié initialement en 1977. J’aimerais dire une chose à ces bouquins non disponibles au Maroc : « Vous perdez rien pour attendre! »

Les premiers mots de mon livre préféré :

« Puis-je, monsieur, vous proposer mes services, sans risquer d’être importun? Je crains que vous ne sachiez vous faire entendre de l’estimable gorille qui préside aux destinées de cet établissement. Il ne parle, en effet, que le hollandais. A moins que vous ne m’autorisiez à plaider votre cause, il ne devinera pas que vous désirez du genièvre. Voilà, j’ose espérer qu’il m’a compris. Ce hochement de tête doit signifier qu’il se rend à mes arguments. »

Albert Camus, La chute, 1956.

Pour autant que je puisse le faire, je relis ce livre annuellement.

Les derniers mots d’un de mes livres préférés :

« […] A six heures, le corps du père Goriot fut descendu dans sa fosse, autour de laquelle étaient les gens de ses filles, qui disparurent avec le clergé aussitôt que fut dite la courte prière due au bonhomme pour l'argent de l'étudiant. Quand les deux fossoyeurs eurent jeté quelques pelletées de terre sur la bière pour la cacher, ils se relevèrent, et l'un d'eux, s'adressant à Rastignac, lui demanda leur pourboire. Eugène fouilla dans sa poche et n'y trouva rien, il fut forcé d'emprunter vingt sous à Christophe. Ce fait, si léger en lui-même, détermina chez Rastignac un accès d'horrible tristesse. Le jour tombait, un humide crépuscule agaçait les nerfs, il regarda la tombe et y ensevelit sa dernière larme de jeune homme, cette larme arrachée par les saintes émotions d'un cœur pur, une de ces larmes qui, de la terre où elles tombent, rejaillissent jusque dans les cieux. Il se croisa les bras, contempla les nuages, et, le voyant ainsi, Christophe le quitta.

Rastignac, resté seul, fit quelques pas vers le haut du cimetière et vit Paris tortueusement couché le long des deux rives de la Seine où commençaient à briller les lumières. Ses yeux s'attachèrent presque avidement entre la colonne de la place Vendôme et le dôme des Invalides, là où vivait ce beau monde dans lequel il avait voulu pénétrer. Il lança sur cette ruche bourdonnante un regard qui semblait par avance en pomper le miel, et dit ces mots grandioses: "A nous deux maintenant!"

Et pour premier acte du défi qu'il portait à la Société, Rastignac alla dîner chez madame de Nucingen.

Saché, septembre 1834. »

Balzac, Le père Goriot, 1835.


Avant de clore ce billet, j'aimerais à présent lancer l'invitation à quelques vaillants blogueurs et blogueuses, j'appelle à la barre:

Miss Coucous Poulette ;
Mister Nababstoun ;
Mister Space Cowboy ;
Mister Kusodomo ;
et pour finir Mister Lato Sensu.

Have fun!

vendredi, juin 08, 2007

Typo-tuyaux

Puisque j'ai pas lu une foutue ligne depuis quelques semaines, je n'ai aucune inspiration pour écrire. Il en découle une préoccupation majeure pour l'avenir de mon prochain, et j'ai décidé en toute humilité de rendre un autre grand service à l'humanité francophone et à ma santé mentale. Je ne vous cacherais pas plus longtemps que ma calvitie naissante est due à une action mécanique de ma main, effectuée contre mon grès chaque fois que je tombe (de haut) sur une de ces saloperies typographiques. Non pas que j'ai un tempérament intolérant, mais là ya de quoi:

Ce truquissime machin "!!!" n'existe pas dans les règles de la typographie française. Un point d'exclamation suffit bordel. Alors pourquoi en mettre plein????? et puis merde!!!!

Ce mélange surréaliste "?!" ne signifie foutrement rien. Alors mollo les Dali du clavier! Exclamation ou interrogation, faut trancher.

Un point d'interrogation [?] est toujours suivi d'une espace insécable (raccourci Word: Ctrl+Shift+Espace) de même pour le point-virgule (prononcer "vergule":p), et les guillemets français « ». Contrairement au point d'exclamation [!] qui n'en comporte pas, idem pour la virgule [,].

Lorsque l'interface de traitement de texte le permet on réserve généralement les italiques, à tous les titres, indistinctement : films, livres, journaux, etc. Exception faites des titres appartenant eux-mêmes à un titre générique ; ex. : un chapitre de livre, un article de journal, seront compris entre des guillemets français, sans italiques.

Seul le premier mot d'un titre porte une lettre capitale comme initiale, le reste est en bas de casse. Ex. : La chute de A. Camus. Sauf si le titre contient la conjonction « et » (ou bien « ou ») comme dans Crimes et Châtiments.

La locution latine Et cetera, toujours prononcée "xcetera et xcetera" en France, ne sera jamais suivie de trois points [...], le sens prolongateur de ces derniers y étant déjà suggéré.

Le signe deux points [:] est également suivi d'une espace insécable.


Voilà c'est incomplet mais c'est déjà mieux que rien et puis ça brise la paresse d'écrire en ces temps de changements climatiques intempestifs.


mardi, mai 29, 2007

Humeurs




HUMEUR, subst. fém.
I. Vieilli. Substance liquide sécrétée par un organisme vivant. (Trésor de la langue française informatisé)

Le bas de gamme de la bonne humeur c’est de claquer des mains à l’unisson quand l’orchestre du bar s’évertue à vous décoller de votre chaise. Le haut de gamme de la bonne humeur, c’est quand après deux heures de course à pied, la glande endorphine diffuse de la morphine dans l’organisme et qu’une joie impondérable fasse vibrer le corps et l’esprit : « la perspective de changer le monde » est un thème récurent chez les sujets à cette expérience. Changer de monde ? Entre ces deux extrêmes, les gens s’agitent comme ils peuvent, en quête de plaisir. L’envoutement, l’enthousiasme, c’est le mouvement.

Le désastre bas de gamme, c’est quand votre petite amie nord-américaine s’affole parce que votre compte d’Internet est en souffrance depuis 10 jours ; qu’elle vous persécute jusque dans votre sommeil matinal en vous dressant la facture droit devant vos yeux dans une ambiance mélodramatique limite triller (vécu). Le haut de gamme du désastre, c’est quand un 6 aout 1945 vous recevez un colis aérien répondant au sobriquet de Little Boy, que vous habitiez l’agglomération d’Hiroshima, et que 43 secondes plus tard, tout ce qui a constitué de près ou de loin votre existence est anéanti sur le champ par 64 kg d’Uranium 235 (vécu). Entre les deux, les gens s’agitent autant que possible pour éviter le désastre.

Le haut de gamme de l’existence, c’est le mouvement : aujourd’hui là, demain là-bas, une simple petite carte en plastique, ô combien convoitée, dénommée bien souvent Golden Card, peut transporter son détenteur dans les meilleures conditions au bout du monde en un rien de temps. Le bas de gamme de l’existence, c’est donc l’immobilité ; qui, dans son expression la plus pure, fait correspondre l’inexistence à l’existence dans un état de léthargie extrême qualifié de comateux. Voilà pourquoi humeur et liquidité sont synonymes ! «L’argent fait le bonheur» chantait le groupe canadien Les respectables. Quelle ironie !

Question: Comment se fait-il que l'on conserve généralement ses économies dans une tirelire (tireulireu) à l'effigie d'un cochon souriant ? Clin d’œil coquin à l’humeur testiculaire ? Brillante symbiose sémiologique intuitive à trois termes ?

Synthèse: Le bonheur est cochon.




dimanche, mai 13, 2007

La thèse du choc



En un mot : la thèse du « choc des civilisations » c’est comme on dit en bon latin bull shit!

Pourquoi ? Parce que cela fait partie du syndrome de sarkoze critique, pathologie de l’extrême droite qui ne s’assume pas.

La question qui en découle : Qu’est-ce qu’une civilisation ?

Pour les linguistes : c’est l’apparition d’une langue.

Pour les anthropologues : c’est un intervalle spatio-temporel définissant un peuple ou un ensemble de peuples, partageant une relative unité culturelle, géographique, linguistique, idéologique. À l’évidence, le limites géographiques et l’étendue temporelle doivent être suffisamment vastes. On parle de civilisation à partir de quelques siècles en général.

Or qu’est-ce qu’on nous sert quotidiennement dans les médias occidentaux ? Choc des civilisations, guerre de religions, incompatibilité de l’islam avec la modernité ou avec le capitalisme. Preuve d’une grande ignorance ? Que nenni : Simulation !

Quelles civilisations entrent en choc ? L’Occident et l’Orient ? Qu’est-ce que l’Occident ? Le monde chrétien ? Je ne vois presque rien de commun entre les Russes orthodoxes et les Etasuniens, entre le Nord de l’Europe principalement protestant et le Sud surtout catholique. Parlons de l’Europe actuelle justement qui est demeurée obscurantiste jusqu’aux apports de la civilisation islamique, selon moi fondement objectif de la Renaissance, elle-même constituant la base du monde moderne. Qu’il s’agisse de droit, de santé, ou de science, rien dans le monde occidental actuel n’est dépourvu d’un fondement arabo-musulman. Les religions dominantes en Europe sont elle-même issues de la même zone géographique, et plus ou moins de la même race : les sémites. Toutes prétendent à la même vérité divine, toutes sont monothéistes. Ou se trouve le chiisme ? Il me semble que le seul véritable clivage idéologique se situe dans un axe Est-Ouest, dans des philosophies nettement distinctes du monothéisme : le bouddhisme, l’hindouisme, etc. Dans lesquelles les conceptions mêmes de divinité sont entièrement différentes. Nous autres Musulmans, Chrétiens, Juifs, vivons dans le grand village monothéiste. Nous partageons tout : une histoire commune, la nourriture, la boisson, les valeurs, les ambitions, la vision du monde. Nous sommes comme tous les habitants d’un village sujets à desrivalités temporaires, victimes de guéguerres territoriales ou tribales, mais après tout avec quelques décalages temporaires et quelques nuances, nous vivons la même histoire. L’islam a élevé les femmes au rang de citoyennes à part entière, leur a donné droit de propriété, les Lumières (quelle pompe n’empêche !) ont développés ces droits. Aujourd’hui le monde musulman est influencé positivement par des penseurs occidentaux qui, il faut le reconnaître, le dépassent largement. Je ne vois toujours pas de choc des civilisations. S’il devait exister, il serait révolu depuis treize siècles. Un choc qui perdure près d’un millénaire et demi, c’est un non-sens.

Qu’est-ce que la civilisation occidentale ? Celle d’après ou celle d’avant la décolonisation. Car, à ce jour on ne peut parler de civilisation européenne ou occidentale récente que coloniale — celle qui a perduré quelques siècles. Or quelles furent les valeurs véhiculées pendant cette époque ? Esclavage, fascisme, exploitation, expropriation, tout cela réuni sous le terme très ténu de pacification. À son passage, cette pacification a quand même exterminé complètement quelques peuples d’Amérique notamment. Napoléon a lui-même rétabli l’esclavage, et inventé la chambre à gaz. Si par contre nous parlons de ce très court épisode de l’histoire entamé il y a cinquante ans avec la fin de la Deuxième guerre mondiale, nous n’avons pas encore assez de recul pour parler d’une quelconque civilisation. Il est certain que nous vivons actuellement sous domination anglo-saxonne, plus exactement anglo-américaine, mais d’aucuns annoncent déjà les signes de son déclin. Qu’en savons-nous? Il faut que l’histoire se passe, qu’une « civilisation » déchoit pour que l’on puisse la décrire et la délimiter. Quand à cette illusoire rencontre entre l’Orient et l’Occident, c’est user de termes désuets et incorrects datant de la pré-colonisation, désignant mal des zones géographiques vagues et des cultures hétérogènes ; preuve d’ignorance ou de mauvaise foi.

vendredi, avril 13, 2007

Fautes de langue trop fréquentes

«Suite à» est incorrect. Cette formulation se construit comme «À la fin de»; l’emploi adéquat est donc: «À la suite de», dans tous les cas. On voit plus aisément la faute de sens dans le cas d’une hypothétique construction telle que : «Fin à». Si le rédacteur recherche la brièveté, libre à lui d’utiliser la préposition: «Après».

«Après que» est toujours suivi de l’indicatif, et non du subjonctif; il faut alors éviter: «Après que je sois parti» et le remplacer par «Après que je suis parti». L’indicatif et le subjonctif ont des valeurs différentes. Le subjonctif introduit le doute, l’hypothétique, différent du sens de la phrase qui affirme une action accomplie: «être parti». La confusion origine probablement de la construction fréquente avec le pronom relatif «que», par exemple dans: «Que je sois parti ou non ne change rien». Cela dit, un débat de grammairiens, plus poussé, légitime l’emploi du subjonctif, mais voilà puisque je n’y ai presque rien compris, tenons-nous en aux règles en usage.

«Ceci dit» est impropre. «Cela dit» est la forme juste. «Ci» et «là» sont des mot dont le sens spatial est nuancé, le premier se rapporte à la proximité immédiate et le second à un éloignement relatif. Leur relation est une contradiction. Une chose ne peut pas être ici et , mais ici ou . En revanche, temporellement, ils sont contraires : «ci» et « là » ont respectivement une valeur cataphorique (postériorité) et une valeur anaphorique (antériorité). On dira donc mieux: «écoutez ceci», «Je vous dirais ceci» suivi de [:]; et «Cela dit», «Cela étant dit», «Cela étant».

«Très» s’écrit avec un accent grave parce qu’il se prononce «très» et non comme «trait».

Mise à part la signature d’une pétition contre le commerce des armes à feu en 2003, voilà le seul service que j’aurai rendu à l’humanité.

vendredi, avril 06, 2007

La guerre


Le 22 juin 1941, la Wehrmacht envahit l'Union soviétique. En six mois, 3 millions de personnes décèdent. La ville de Stalingrad est en ruine.















Un jour, la guerre tombe.

Alors que tout le monde se demande pourquoi, elle se fraye un chemin d’évidence que nul ne soupçonne. Que vous l’aimiez ou la haïssiez. La guerre s’installe, la guerre s’instaure. C’est le climat de guerre. Une fatalité.

Ce jour là, la guerre déploie ses tentacules et injecte les venins de la haine mutuelle au point de se rendre indispensable. Les tensions montent tellement que la guerre semble une délivrance. Le jour d’après, elle est en vous, elle est partout. Comme une tension dans le cou, comme une névrose insoignable. La haine. La haine à son comble est la chaise longue de la guerre. Elle s'y prélasse sous le soleil des campagnes pittoresques de votre enfance, dans les plus colorés paysages de votre vie ; elle peint tout, monochrome, dans des nuances de gris, les ténèbres. Mais c’est après.

Avant cela, elle fut de mille couleurs, de la boue, des entrailles des bâtiments que vous ne verrez jamais, et de mille feus, partout le feu. Dans les visages, le feu, dans les âmes, le feu, dans les bras armés. Le monde est en feu, tout le monde crie feu, tout le monde fait feu. C’est l’empire du mal. Les salves sifflent des balles, l’artillerie vrombit, les projectiles tombent les hommes… les enfants, les femmes, les vieux, les chiens, les chats, les édifices de la civilisation. Reste un amas de décombres et de fosses et de ruines. La couleur n’existe plus. La vie non plus. Une fatalité.

Puis, la vie ne reprend pas son cours. La guerre continue et la surenchère commence. Celle de la force de frappe, celle de l’effort de guerre. La propagande bat son plein, et les usines battent le fer. Le patriotisme atteint son paroxysme. La mère-patrie envoie tout à la mort et consacre l’art de la guerre.

Enfin, la guerre s'épuise. Et les réserves et l’économie, et le courage et les effectifs, elle en vient à bout de la haine. La haine est consumée, calcinée dans le feu de l’action. Une fatalité nécessaire.

Ensuite, la douleur, le remords, la culpabilité, la connaissance. C'est le deuil. C’est la trêve. La conscience revient, la faim crie haro, et le bon sens interroge. Était-ce bien nécessaire ?

Était-ce bien nécessaire et pourtant ? Pourtant comment faire autrement ? Quand tout menait vers elle. Rien d’autre n’était possible. Tout avait été tenté pour l’éviter. D’un geste de mépris elle avait tout balayé les espoirs, les dialogues, les esprits, la raison. Elle était là au bon moment. Désirable, parée de ses milles canons et de se menaces, de ses insultes et de ses intérêts, et le point de non-retour.


La guerre a bâti toutes les civilisations. Elle fut à l’origine de bien des rencontres entre les peuples. C’est ainsi que se rencontrent les civilisations les plus éloignées. Le commerce n’est qu’un petit détour à cet effet. La guerre, elle, est une rencontre massive, intime, brutale, durable. Inévitable.

Aujourd’hui, il existe un autre moyen de rencontre massive, intime, durable, mais pacifique. Ce sont la culture et la science diffusées par les médias. Évidemment, si les médias sont utilisés prudemment et à bon escient.